Moments forts du conseil communal du 25 juin 2024
Les élections approchent. DéFi-MR choisit donc ce moment pour voter contre l’adaptation du plan pluriannuel. Sans cette adaptation, le fonctionnement normal de la commune serait fortement perturbé jusqu’à la fin de l’année. C’est donc du pur théâtre politique car l’opposition sait qu’elle ne dispose pas de la majorité.
Les critiques de l’opposition sont les mêmes depuis des années. Cette fois encore, il s’agit de la dégradation des indicateurs financiers, d’une “impasse”, etc. Le bourgmestre Waucquez (Kraainem-Unie) donne sa leçon annuelle sur le fonctionnement du plan pluriannuel et sur la différence entre un budget et les comptes annuels (qui sont systématiquement beaucoup plus favorables que le budget). Cette fois, il est aussi reproché à la majorité Kraainem-Unie et Pro Kraainem de n’avoir pu garder la tête hors de l’eau que grâce à une correction fiscale unique de 2 millions d’euros de la part du gouvernement fédéral 2023. Cette somme a en effet été la bienvenue et a permis à Kraainem entre autres de payer une partie de la contribution pour Riopact (travaux d’égouttage), ce qui était prévu dans le budget, précise le bourgmestre dans sa réponse.
L’opposition élabore ensuite des projections et analyses sommaires qui montrent que tout va mal et que la commune aurait dû anticiper en contractant déjà des emprunts bon marché plutôt qu’être obligée d’en contracter bientôt de coûteux. Le bourgmestre explique que l’argent qui reste sur le compte perd de sa valeur chaque année en raison de l’inflation. Il est donc logique d’utiliser au moins une partie de cet argent pour des investissements afin d’atténuer cette perte. L’argent bon marché ne signifie pas non plus qu’il ne faut pas rembourser les emprunts. Il rappelle ensuite les estimations de nouveaux emprunts qui avaient été faites à la fin de la législature précédente. En 2019 la dette prévue pour la fin 2023 avait été estimée à 12 millions. En réalité, elle était de 6 millions à la fin 2023. En 2024, la dette prévue devait être de 13 millions. Or, elle sera de 7 millions, et de 5 s’il ne faut pas prendre l’emprunt de 2 millions prévu en 2024. Alors d’où DéFi-MR tire-t-il son scénario catastrophe d’un engorgement financier, demande le bourgmestre ?
Et il va plus loin. En 2007, lorsque l’Union (y compris DéFi-MR) dirigeait la commune, la dette est montée jusque à 30 millions, ce qui représentait 250 % des revenus de la commune à l’époque. En conséquence, sous le bourgmestre DéFi gérant la commune à l’époque les impôts communaux ont dû augmenter en 2010. Cette dette historique coûte encore un million par an rien que pour le remboursement du capital, et ce jusqu’en 2027. Malgré cela, la majorité politique actuelle a réduit la dette à 30% des revenus annuels de la commune, et sauf circonstances exceptionnelles, la dette ne dépassera pas les 50% des revenus totaux de la commune en 2025.
L’adaptation du plan pluriannuel est finalement adoptée par 11 voix contre 10.
Tous les autres points de l’ordre du jour sont approuvés sans difficulté.
Lors des questions orales, Mme De Vleeschouwer évoque le récent dépliant en anglais de Kraainem-Unie visant à convaincre les expatriés de voter en octobre. « Il contient beaucoup d’informations », dit-elle. « Pourquoi n’est-ce pas la commune qui l’a fait ? Carel Edwards (Kraainem-Unie), éditeur responsable du document en question, explique qu’il s’agit d’une initiative privée tout à fait normale et que d’autres suivront potentiellement. Le président estime que cette question n’a pas sa place au sein du conseil communal. L’échevine de la communication Marie-France Constant (Kraainem-Unie) explique que la commune met tout en oeuvre pour informer les citoyens mais qu’elle ne peut pas légalement fournir des informations en anglais. C’est pourquoi Kraainem-Unie l’a fait. Cela se passe aussi dans d’autres communes.
Prochain conseil communal : le mardi 27 août.